C'est l'heure

Il ne faisait pas très chaud en fait ce soir. Pourtant la journée avait été plutôt bonne...Il faut croire que la lune n'était pas si brûlante que son amant insaisissable. Elle n'en perdait rien rien de son charme en tout cas. Il avait pris un café, ce matin. D'habitude il préférait le lait chaud mais le réveil avait été dur alors aux grands maux les grands remèdes. Comme une sorte de toc, il regardait toujours si sa plante carnivore avait la "bouche" fermée. Lorsque c'était le cas, il passait une bonne journée. c'était rarement le cas, pour être honnête. Ce matin...Elle était ouverte. Enfin, il avait prit le coup. Il saisit son manteau d'un geste brouillon, l’enfila pendant que le porte se refermait derrière lui.

Précieuse

Elle était si belle ce jour là. Elle était toujours belle. En fait c'était la plus belle à ses yeux. Sa soeur, c'était son trésor, celle qu'aucune femme ne pouvait égaler. Aujourd’hui ils allaient sur la tombe de leur mère. Pas pour pleurer, ni pour cracher, en fait ils y allaient parce que c'était comme ça, comme ça que les autres faisaient. C'était aussi pour eux une façon de fêter leur victoire sur leur quotidien violent, indélébile et sans remord. Comme pour dire "on vous a survécu" même si la mère n'a jamais levé la main sur eux. Rester passive et silencieuse devant ce spectacle est encore plus vicieux que de frapper. Enfin bref, pas de place pour des pensées sombres par cette belle journée. Comme avant, ils étaient allé s'assoir au parc, lire un livre. Ils avaient pour habitude de lire le même, pendant la même période, cela leur permettait d'en parler ensemble du début à la fin. Assis dans l'herbe tranquille et fraîche ils s'allumèrent une cigarette et se mirent donc à lire.

Quand faut y aller

Il allait devoir partir. Déjà. C'est dommage car l'endroit était désert et le soleil fondait dans le lac envoyant une lumière rosé. Il avait rendez-vous avec une femme...Cela faisait bien longtemps que ça n'était pas arrivé et le voilà avec cette boule dans le ventre. Celle là même qui vous transforme un homme calme de nature en un stressé frénétique. Il embrassa sa soeur sur le front lui demandant de prendre soin d'elle. Il était comme ça avec elle, très protecteur. en retour, elle, était très possessive et le voir partir pour rejoindre une autre la rendait ronchonne. Il fallait qu'il repasse à la maison. C'est drôle comme c'était calme pour un vendredi. Pas un chat dans les rues et les maisons semblaient presque inhabitées. Mais pour en revenir à la fille, c'était tout à fait son type. Moyenne, svelte, brune, tout pour lui plaire. C'était une prof, de dessin ou musique, c'était encore flou mais il avait toute la soiré pour s'y intéresser. Il poussait déjà la porte après avoir cherché ses clés deux bonnes minutes. Un petit coup de parfum, chemise, cravate et c'était partit. Mais à peine sortit il rebroussa chemin pour attraper une veste. Cette fois c'était bon. Il ne faisait pas très chaud en fait ce soir. Pourtant la journée avait été plutôt bonne...